Poème Rudyard Kipling


Rudyard Kipling Maçon et Ecrivain

 

Le Testament de l’Initié

Né le 30 décembre 1865, en pleine époque Victorienne, à Bombay, inde britannique.

Je ne suis qu’un homme parmi les hommes,
Mais j’ai répondu sous le bandeau et j’ai gravi les trois marches.
J’ai vu l’étoile flamboyante, j’ai fait le signe.
Je suis un maillon de la Chaîne La Chaîne est longue.

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Elle remonte jusqu’au siècle d’Hiram, et peut-être plus loin encore. On trouve notre signe sur les pierres dans les déserts de sable sous le ciel pur de l’Orient, dans ces plaines où s’élevaient les temples colossaux, poèmes purs de la puissance et de la gloire.

On trouve notre signe sur les papyrus que l’âge a teinté d’ocre, sur les feuilles où le calame a tracé les phrases les plus belles qu’un être ait pu lire. On trouve notre signe sur les hautes cathédrales aux sommets sublimes aérés par les vents des siècles. On trouve notre signe jusque sur les conquêtes de l’esprit qui font l’humanité meilleure, sur la partition de Mozart, sur la page de Goethe, le livre de Condorcet, les notes d’Arago.

Et pourtant, je ne suis qu’un homme parmi les hommes, un homme sans orgueil, heureux de servir à sa place, à son rang, je ne suis qu’un maillon de la Chaîne, mais je me relie à l’Univers dans l’espace et dans le temps.

Je ne vis qu’un instant, mais je rejoins l’Eternel. Ma foi ne saurait faire couler le sang, je ne hais point, je ne sais point haïr. Je pardonne au méchant parce qu’il est aveugle, parce qu’il porte encore le bandeau, mais je veux l’empêcher de mal faire, de détruire et de salir.

A ma place, debout et à l’ordre, j’ai travaillé de mon mieux. Dans toutes les heures de la vie, mon cœur est demeuré fidèle. Je me suis dépouillé des métaux, j’ai combattu jusqu’à la limite de mes forces le fanatisme et la misère, la sottise et le mensonge.

Je ne crains rien, pas même ce sommeil que l’on appelle la mort. J’espère supporter la souffrance avec l’aide des miens, je saurai subir ce qui doit être subit parce que c’est la loi commune.

J’aurais dégrossi la pierre, accompli ma tâche en bon ouvrier par l’équerre et le compas

Quand je partirai, formez la Chaîne. Rien ne sera perdu de ce qui fut donné. Je resterai toujours parmi vous car je vous laisserai le meilleur de moi-même, oh fils de la Lumière, mes Frères.

Je n’exige de ma vie qu’une toute petite chose

Poème maçonnique de Marc Meurrens (10/2/2010) très librement inspiré du poème Solo le Pido a dios de Léon Gieco (1978).

Qu’elle m’enseigne toujours la sagesse

De distinguer le blanc du noir

De lire en demi-teinte

D’écrire en couleur

Que la vie n’éteigne jamais

Ni le rêve qui m’éveille

Ni la raison qui me guide

Ni l’amour qui m’emporte

 

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Je n’exige de ma vie qu’une toute petite chose Qu’elle construise la liberté Liberté des consciences fécondes et vagabondes Liberté d’être et de vouloir être Immensitude de la liberté de chacun par la liberté de tous Que la vie ne m’assoupisse jamais dans l’irresponsable confort De l’injuste unanimité qui rassure De l’illusoire perfection qui étouffe De l’évidence martelant qui tue

Je n’exige de ma vie qu’une toute petite chose Qu’elle nourrisse la fraternité Et forme la chaîne de ceux qui aiment la lumière De ceux qui partagent leurs outils pour bâtir leur futur Et de ceux qui pour seul outil ont leur cœur Que la vie écarte la guerre où meurt l’innocence La haine aux yeux malades Le repli des regards sans espoir L’ignorance des visages fermés

Je n’exige de ma vie qu’une toute petite chose Qu’elle me montre toujours la beauté Dans le sourire du passant sorti de l’ombre Dont je ne sais Ni d’où il vient ni où il va Que la vie ne me masque jamais la douleur Dans le sourire malgré tout de l’homme Qui jusqu’au delà Sera un homme

Je n’exige de ma vie qu’une toute petite chose Qu’elle fonde l’égalité De celles qui mangent et de ceux qui regardent De ceux qui distillent le savoir et de celles qui savent De ceux qui ont de ceux qui font de ceux qui sont Que la vie n’efface jamais de ma mémoire Ni l’odieux qui n’aurait jamais dû être Ni celui qui a cru pouvoir usurper Ni ceux qu’on a cru pouvoir broyer

Je n’exige de ma vie qu’une toute petite chose Qu’elle me donne toujours la force De marcher main dans la main Avec celui qui connait Les routes inconnues de l’exil Que la vie ne m’abandonne pas nu et pâle en chemin Avant que je n’ai ajouté Ma toute petite pierre Au temple de l’humanité